El dorado

El Dorado

 

 

J'ai une enclume dans la poche,

Comme un fardeau, une anicroche…

Un ragoût lourd à digérer,

Un dégoût glauque et prononcé.

 

Je traîne mon cul jusqu'au parloir

Où jamais personne ne vient voir,

Les cicatrices de ma figure,

Le mal qui suinte aux commissures…

 

Je suis en pension dans ma tête,

Et en prison sur ma planète ;

Au fond d'un panier d'une brocante,

Le truc dont personne ne se vante.

 

Alors je mens, je me maquille

A l'entrée du monde, je resquille ;

Mais à mi-chemin dans l'escalier,

Vers quel palier vais-je me tourner ?

 

Privée de mère pour me guider,

Et sans père pour me protéger,

Dans quelle direction regarder ?

Funambule au fil incendié…

 

De tessons de verre et d'acier,

De larmes de fiel, de fumées,

Je tisse des ailes anémiques

Au creux des mes reins faméliques.

 

Pour arracher mon corps en prose

A mes regrets, à mes névroses ;

Pour effacer les ecchymoses,

Me réfugier parmi les roses…

 

M'ensevelir sous leurs parfums

Me réfugier sous d'autres reins

Et m'alanguir au cœur des flots

De ton regard el dora do…



31/03/2008
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