Le blues du vampire

Le Blues du vampire

 

Plus d’odeurs que celles de la peur,

Plus de lumières que celles de ma fureur.

Plus de bruits que ceux de leurs cœurs

Et de leur sang qui pulse à l’intérieur…

 

Plus de promenades romantiques,

Plus que ces baisers fatidiques.

Plus d’étreintes douces, fugaces…

Plus que ces étranglements voraces.

 

Plus jamais la pantomime de l’amour,

Plus que la morsure sans longs discours.

Et l’ombre du pieu, de la croix

Pour toute cause de l’effroi.

 

A quoi me sert d’être immortelle ?

D’être fatale ou d’être belle ?

Mon purgatoire est labyrinthe,

Et ma solitude n’est guère feinte…

 

Je suis ombre parmi les ombres,

Cauchemar parmi les cauchemars.

Une rose noire sans pétales

Griffée aux épines du mal.

 

Et si vivre c’est avancer,

Je devance l’éternité.

Mes souvenirs  peu à peu effacés

Auront raison de mon humanité.

 

Pourtant j’ai été fille, j’ai été femme

Déflorée, mariée remplie de flamme !

Et tout s’efface dans un baiser

Celui qu’un vampire m’a donné…

 

Et depuis le soleil m’a renié

De lui, je dois tout redouter.

Ma peau s’est faite froide, grise.

Seuls mes yeux vivent, leur feu s’attise

 

Au détour d’une gorge brûlante,

Aux contours d’une nuque charmante…

Et ma salive de reptile maudit

Baigne mes crocs, me rend la vie.

 

Pour un bien court moment du moins,

Le temps d’aller un peu plus loin.

Rechercher et chasser et charmer et séduire

Poursuivre sans relâche, ma tâche de vampire.

 

 

 

 

2006



31/03/2008
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