Le goéland et le choucas (en duo avec gohelan)

Le goéland et le choucas

 

 

 

Dis, goéland, bel oiseau au front d'écume et aux yeux d'embrun,
Tes ailes vagabondes vont-elles jusqu'aux limites de l'aquarelle ?
Couvrent-elles la toile qui déteint sur une époque pâle ?

J'aimerais, j'aimerais tant même aller au-delà,
Sortir de ce tableau, en comprendre l'envers,
L'envergure y suffirait, manque la nourriture,
Ma tête est si petite aussi et mon appétit d'oiseau.
Cependant te voici, dans ta jaquette sombre
Peut-être ensemble enfin pourrions nous voyager
Et tous deux balayer des continents nouveaux ?
L'un tiendrait le pinceau, l'autre le pot de noir?

Tremperais-tu ta plume, cette lame d'en haut ?
Dans les ténèbres creuses où mes fureurs sommeillent ?
Ferais-tu le voyage jusqu'aux ruines humaines où j'ai bâti mon nid ?
Il est des jours ici, où être oiseau est anathème ;
Des heures où le ciel se détourne pour m'oublier...

La mort goéland, la mort est mon écho ;
Quand ta silhouette est un voyage...

Je te siffle un secret, ne le dis à personne:
J'ai, moi, la mort dans l'âme, le crois-tu? Je t'étonne?
Et bien que volatile à repeindre les jours,
J'ai de ces nuits profondes où le doute m'étreint.
Je vais ainsi, la mort en arrière-garde
Et pour un frère, je crois, j'affronterais le pire.
Il n'est pas de nuit sans matin, ni d'affres sans repos.

Il est donc, en ces cieux de soleil que tu as fécondés,
Des Abymes glacées invisibles aux terriens ?
Entends à ton tour les confidences que je couve,
Parfois aux yeux d'or de l'aube sur les champs nus de l'hiver,
Nous offrons un trait d'ombre qui transcende sa lumière...
Et par-delà les forêts, à gorge déployée dessous le complet noir,
Nous chantons à la vie, une ode qui nous ressemble...

Ils sont dedans, mon frère, ils sont dedans les gouffres mortifères,
Contrairement à toi qui les portes, tristes étendards...
Ils me rongent le ventre et retiennent mon vol.
J'ai entendu vos chants, ne sachant de quels becs
Et leur rythme d'enfer m'a plus d'un jour conquis, jaloux de leur entrain…

La plume ne ferait donc pas le moineau ?
Et la brume travestirait le corbeau ?
Allez viens, je t'offre un ver...

 

 

 

 

 

Merci go'



15/09/2008
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