Coup de coeur à Ian_urtab

 

Road to nowhere

 

 

tant de nulle parts inexplorés
à quelques encablures
synaptiques

exlacrimu (exprès)

ici il n'y a que des ailleurs
pas de retour
du moi

tchac-tchac-tchac.

- et toi, tu vas où ?
- j'ai rendez-vous avec moi-même
- à quelle heure ?
- j'en sais rien

comme d'habitude et
comme jamais

(autodafé de pages vierges,
pour exorciser)

l'oracle, essoufflé, ne m'a pas rattrapé

- Dieu, c'est un hasard ou un incident ?
- un prétexte

(tué par Nietzsche dans une corrida off)

- et après ?
- pas après, maintenant, sans avant
- pourquoi ?
- pour niquer la causalité

(résonances de silences contradictoires)

abracadabracations, par jeu
j'avale les tripes du monde,
du moins s'il en reste

(aucun signe gastro-volcanique ?)

en attendant...
Godot ne viendra plus, pas aujourd'hui

absolution
sans solutions
ou alors salines

alors je fœtale

Non ! non,
mange l'ombilical
invertébre-toi !

mutations non mutilantes
abattoirs des "et si"
et des "oui, mais"

- mais il y a toujours des si...
- mais et seulement mais
- sinon quoi ?
- impulse !

en langage indien, on s
appélerai comment, hommes modernes ?

(bison boulimique qui tue l'herbe,
cracheur de feu qui noircit le ciel,
escargot qui bave du bitume,
celui-qui-fait-des-trous-à-l'horizon,
etc...)

- moi, je n'ai plus de nom.
- et comment on sait que c'est toi alors ?
- c'est une de tes fausses questions, ça...

(invocations à buts non lucratifs)

- appelle-moi "celui-qui-tue-les-zombies" alors,
si tu en as tant besoin.
- et moi, je suis une zombie ?
- je ne t'ai pas tué, que je sache.
- je me sent morte dedans...
- tu es féconde, tu peux procréer

(quelque part, on dit que la semence d'un dragon...)

- je vais crier, si tu me fais peur !
- tu te fais peur à toi-même, à trop te raconter ton monde.
- au revoir
- eut-il fallut que tu me vois...

(Ah ! Ah ! Ah !.. )

Une ville jaillissant de la boue craquée

(Oh !)

Des Hommes, sereins, créant ce qu'ils voient

(Ah !)

Pas de blâme

- Oracle, tu es là finalement ?
- je savais que tu viendrais
- moi je ne viens pas, car hier je n'étais pas
- hier non plus n'était pas

(des pas multiples, des cohortes de contenance)

- où vont-ils, ainsi armés ?
- faire la guerre.
- à qui ?
- eux-même, je suppose

(...)

- laisse-moi te raconter une histoire
- non, je n'en veux plus, plus une seule !
- tant pis pour toi.
- où est la mort, il faut que je lui parle.
- elle dirige les armées, celles que tu as entendu.
- conduis-moi à son campement

(3 jours de marche, aux bas mots)

les forêts empuantissent l'air
de leurs macérations (1000 fragrances)
la faune a-t-elle toujours été aphone ?

sur 50 mètres les braises lèchent mes pieds
hors de question que je me voute.
mais qu'y a-t-il par delà la route ?

- amor, la mort morphéise !
- que m'importe ! je troublerais ses rêves, soit.
- tu n'as pas peur ?
- c'est toi, effrayée, qui pose la question.
- ici, toutes les discordances concordent...
- je n'en crois rien
- es-tu donc un héros ?
- es-tu seulement une nymphe ?
- al' al' bi... al' al' bi-bi !
- ça ne prouve rien.
- ça ne désapprouve pas !
- non plus, non.

(y a-t-elle seulement cru ?)

je m'étaphore
m'échoui

dis ce que tu penses
pas plus, pas moins

yesterday,
i made a wish
i wish a dream
i dream a life
i leave a world

and again i turn free

(i'm into the free interzone,
no zombie's land)

i'm ici-rider

(sans regard pour les temps)

ça mitraille, partout
ça abolit, à terre

un cheval mort qui rampe encor
des seringues qui me courent après
toutes remplies des faux paradis
aucune sortie des paradigmes

3° à gauche
rien à signaler
- Soeur Anne ?
- non plus

replis stratégique
(de ma mémoire)
et sur le marbre froid
j'écrirais un autre réel

in loving memory
of what didn't happen

équations à 3 inconnues
mort de l'espace
mort du temps
mort du moi

une ardoise souillée
de tant d'injonctions.

elle se refroidit les os au dessus d'un feu (follet), la mort
elle me tourne le dos.
je serais venu de l'autre côté,
elle m'aurait tourné le dos aussi, car c'est la mort

(contre une vitre, elle répète - j't'aime, j't'aime, j't'aime, j't'aime...
aux moins 10 ou 20 fois ou plus encor
elle ne sait donc pas que plus on les dit,
moins certaines choses existent ?)

impavide
impassible
la mort est là

- tu me cherchais, m'a-t-on dit ?
- c'est vrai, ce qu'on t'a dit
- d'habitude, c'est moi qui cherche les gens
- tu es comme moi, tu ne les cherche pas, tu les trouve.
- moui... et pourquoi m'as-tu trouvé alors ?

et disant cela, elle lut dans mon esprit.
et lisant cela, elle dit à mon esprit :

- c'est folie !
- c'est déjà écrit, quelque part.

(prophéties analphabètes)

- alors prends, prends ma faux.
(...)
- et ne reviens pas tant qu'une tête ne manquera !
- sinon, tu prendra la mienne ?
- oui.

(cut)

je cours sur le scalpe des horizons
toujours on me voit loin
car quand je suis près je suis autre
ma forme se dissipe, je deviens pur danger
je m'abat, comme un nuage s'éventre d'éclairs

ô, foudre,
ô, fourbe,
ô, tourbe.

sur le clavier des possibles, je cours sur la tête
j'imprime ma propre gamme, mes propres amalgames.
j'estampille des arpents entiers
d'étiquettes vierges
offrandes aux yeux rouges
j'entre dans ton nuptial royaume,
labyrinthe de puretés répudiées

ô, Morphée
Reine des terres
arrachées au néant
délaisse tes audiences
délasses tes offenses

arrache avec moi

les têtes de ceux qui
jadis étaient tes fils
tes amants, tes pères...

aujourd'hui la mort libère
viens avec moi là où la vie encor libère
procréons un empire
où tout irait mieux

ô, Morphée,
entends tu les râles
étouffés des rancœurs
et des spasmes affamés
de cette foule mortifère
qui avance comme toujours

vers nous se sont levés
les apocalypses.

ô, temple organique
d'autres réalités,
où tout se joue
et même le reste

pourquoi te refuses-tu ?
pourquoi te refuses-tu à moi ?

écarte tes cuisses hallucinogènes
que j'y cueille de nouvelles cultures
qu'avec elles j'ensemence à la volée
autant de plantes que je pourrais croiser !

ô, Morphée, grand refus
tu supplice le monde
sourde aux suppliques.

ô, grande salope !
es-tu toi aussi devenue stérile ?
retourne toi ! montre tes yeux.
oui ! j'en étais sûr,
ils sont vitreux.
tu ne peux plus désormais
dispenser que l'apnée.

et voilà comme
je repartis,
tenant dans
ma main droite
justicière amère
la tête irisée
du dernier zombi

Quand la mort me vit ainsi,
il sut que jusqu'au bout,
j'avais aiguisé sa faux
sur les os des non-morts.

ainsi nous quittames nous,
lui, la mort, dans l'âme
moi, plus près,
toujours plus près,
de l'Humain
...

et de guerre lasse,
le monde s'est tut

et de guerre lasse,
sa folie l'a quitté

et moi, accompli
j'accouple l'émoi

ça suffit !

que restera-t-il à faire
le jour où sera passée la fin ?

(l'idéaliste a si peur de la réussite, que serait-il après ?)

collapses de laps.

ô, Morphée...
j'aurais dû garder ta tête
pour mieux la profaner...

ô, muse de l'inhumain
moi qui te voulais, mais dans l'Humain

pourquoi les guerres nous enlèvent toujours
ce pour quoi on avait pris les armes ?

plus avant
hors de moi
quelque chose encor
attend

et je brumise
les vapeurs
des alcôves
hantées

pourtant, ça ne devait pas
finir comme ça.

je n'aime pas ce début
gagné d'un si loud tribut

et déjà si pareil à
nos anciens détritus

régression

voilà le vrai mouvement perpétuel
Saturne peut bien jouer encor
au oola-up avec ses caillasses en flotte
ça ne changera rien, jamais
car même Dieu n'a pas pu nous sauver.

La mort et moi au moins, on a essayé.

mais il fallait juste un peu plus de vouloir
un peu plus de porteurs sains
pour féconder les consciences.

Moi j'ai péché par impatiente
impertinent, j'ai cru pouvoir
mais au fond, il reste
toujours
de la vase
et toujours
son écosystème
alors je m'hyperventile
à la biosphère
non, je ne reviendrais pas



29/09/2008
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