Et puis la pluie...
Sur les chemins de l’abandon,
J’ai ramassé des braises éteintes ;
Des instants bleus aux lèvres closes,
Quelques baisers dilapidés
Aux quatre vents de la passion…
Je marchais droit comme la raison,
Je collectais les souvenirs,
Bourrais mes poches de vieux désirs
Et d’improbables battements de cœur.
Et puis la pluie…
Ce concerto d’octobre aux notes assassines
Déversant le présent sur une partition noire ;
Martelant le bitume de son tempo liquide
Pour inonder le vide creusé par ton absence.
Pour qu’au dernier faux pas, au dernier mot d’amour,
Je glisse de cette rive en décomposition
Jusqu’aux grands fonds nocturnes de la solitude,
Les poches pleines de ces pierres
Qui font les illusions…