Je ne t'attends pas
Je ne t'attends pas.
Allongée sur mon lit,
Les fesses en étendard,
La Lune me sourit
Entre deux rideaux noirs.
Je caresse d'un doigt mes lèvres paresseuses…
Bascule un peu la tête pour inonder mon dos,
D'un flot de mèches brunes, sauvageonnes, joueuses…
Comme un battement d'aile effleurerait ma peau.
Pas de pensées hostiles
Assaillant mon humeur.
Le temps se fait servile
Et va courir ailleurs.
Je déguste l'instant statique et savoureux ;
Ce vide où s'abandonnent et se noient les névroses.
Ces minutes fantômes, de glaces et de feux.
Ces torpeurs angéliques, vers quoi tends chaque chose.
Ton entrée dans la chambre,
Ta bouche sur mes reins…
Mon été en novembre,
Mon prince souverain…