Je t'écrirai
Je t’écrirai
Je t’écrirai à mon retour,
Sur un million de carnets aux spirales désespérément ouvertes sur le vide.
Je t’enverrais le temps passé à combler tes absences.
Je tatouerai quelques minutes d’innocence
Sur la peau de tous les chagrins que j’endosserai
En ton nom.
Ces perles ternes qui s’entrechoquent au fil de l’abandon…
Barbelé d’or, piqué de strass aveugle,
Collier étrangleur qui éteint mes soupirs ;
C’est une parure de souveraine anonyme que personne ne m’envie.
Les couronnes de papier ne brillent pas en public ;
Et je ne suis plus la princesse qu’on sort,
Je ne suis plus que l’autre.
Celle qui parlait à tes silences pour se sentir moins seule…
L’écho lui-même avait cédé la place…
Ne m’en veut pas si je poursuis ce courant d’air,
Il me ramène aux premières stases extatiques,
Ces lieux communs où je suis née…
Et de là-bas,
Presque ici-bas,
Je t’écrirai.
Si j’en reviens.