Le masque noir
Dormir avec les loups sur un talus de cendres,
Aux abords d'un cimetière que l'hiver poétise.
L'enfant bâtard du désespoir,
Bien à l'abri derrière un romantisme amer
Embrasse la nuit sans préambule,
L'espère brune aux yeux de verre,
Toute en dentelles et chaînes d'acier.
Poupée de sucre en crinoline,
Aux mains gantées jusqu'aux poignets.
Là, sous la soie qui s'effiloche,
Deux mots gravés comme un secret
A même la peine…
Invoquer les Démons qui dorment sous les autels,
Pour voir si leurs colères ressemblent à nos démences…
Comme un vampire troqué contre un rayon de Lune,
L'adolescent retrace la brûlure des regards,
D'un trait noir tout autour de ses yeux grands ouverts…
Il endosse la douleur et la mélancolie,
En uniforme sombre, en gris-gris synthétiques.
Et le coton se fait Obsidienne, Calamine.
De quoi cacher la peur, les longues cicatrices
Que les jours et les lames ont tracé sur sa peau.
Dessous l'armure obscure le jour fait son chemin,
Eclaire à l'horizon les masques de demain…