Esperanto des solitudes
Esperanto des solitudes
Embouteillage de spleen intra muros,
J’en ai fait le tour au vingtième siècle.
Pourtant je m’y retrouve,
Ici et là…
Les deux pieds dans le futur,
Les poings fichés dans le mur,
La carapace en berne.
Je porte encore mon cerveau comme un colifichet ;
Une tiare de pacotille qui brille parfois le soir,
Quand j’escroque l’homme en panne d’un sourire qui rassure.
J’ai le masochisme sentimental,
Comme un palindrome infirme…
Contrefaçon d’amour en vrac,
J’articule mal mes émotions…
Je parle un dialecte mimétique,
L’esperanto des solitudes.
J’ai peine à croire et à traduire
Mes sémaphores subliminaux ;
Et je m’agite, m’enlise, mutique,
Aux sables émouvants du désir…
L’orthophoniste avait raison,
Pour être entendue il faut dire.