Jour de lessive
Jour de lessive
En orbite géostationnaire autour de mon nombril,
Je rumine.
Je ressasse,
Ça tourne en moi,
Ça fait des vagues, des bruits de pluie ;
Et ça grésille, ça crépite, ça bouillonne…
Et je continue à être lisse côté face.
Je suis si belle dans mon costume de mère,
Le prestige de l'uniforme sacré
Je maîtrise.
Prestidigitatrice de l'habitude,
J'uniformise mes paroles au rythme de leurs questions…
Fonctionnaire de l'état de grâce,
Je mens à mon reflet…
Je ne suis pas de taille sous l'auréole,
Les ailes plombées, regard de fin de règne…
Je manque d'oxygène dans ma boîte à souvenirs.
Ça sent la poussière, la crasse et le mépris
Ça sent la guerre héréditaire,
La peur, l'attente et l'abandon…
Et ça tourne encore…
Toujours…
De plus en plus vite.
L'âme comme un tambour voilé,
Je ferme les yeux pour voir mon linge sale tourner sur lui-même,
Programme ad vitam æternam + l'infini.
Spécial salissure tenace, indélébile…
A quoi bon alors ?
Cette cage thoracique bondée ne retient plus mon souffle,
Mais les douleurs elles, restent enfermées.
Prisonnières qui s'entredévorent entre elles et enflent ;
Ça sent la mort sous ma peau…
Tous les parfums du mensonge s'achètent en centre vil,
Dans la boutique des illusionnistes du quotidien.
Aujourd'hui mes plaies embaument la vanille boisée mais demain ?
Demain il me faudra une citerne de bonheur pour oublier un temps
Ce qui tourne à l'épicentre de mon être.