Essaye de dormir

Essaye de dormir

 

 

 

« Essaye de dormir… »

Essaye de mourir…

Et surtout fais ça en silence, dans une autre pièce. Ailleurs que là où je prends mon café du matin. Les larmes ont un goût amer dans l’arabica. Pense à te moucher en silence aussi. Les enfants n’ont pas besoin de te voir dans cet état. « Tu veux un Aspro ? »

 

« C’est pas de toi dont j’ai pas envie ! J’ai pas envie, c’est tout… ». C’est tout ? Ça veut dire quoi ça au juste ? Que tu as vérifié en regardant d’autres culs pour savoir si eux, te faisaient envie ? Que de temps à autre, tu me regarde pour finir par te dire : »Et ben non, ça, ça me dit rien… ». Que les dessous exagérément vulgaires que je porte pour réveiller ta libido ne sont en fait qu’exagérément ridicules ? Ou alors, seulement si c’est moi qui les portent ?

Je suis une serpillière.

J’aurais vécu chaque histoire d’amour le cul posé sur un coussin de satin rose imbibé d’essence… Et j’ai toujours un briquet à la main…

 

Tu cherches une amie large d’esprit, déconneuse et pas snob pour deux sous ? C’est moi !

Tu cherches une maîtresse bien chaude, toujours prête et n’ayant pas froid aux yeux ? C’est encore moi ! Tu veux que ta nana la boucle et sourit aux réflexions foireuses de tes potes/collègues/frères/sœurs ? C’est moi aussi… Tu veux que je te fasse un bébé ? Je suis faite pour ça, je te ferais un fils qui te ressemblera en plus ! Tu veux que je porte ton nom à toi, le chef de famille ? Pourquoi pas ? Je t’aime après tout, c’est normal. Tu veux que je te suce pendant que tu regardes la télé ? Ce sera fait avec amour. Et tu comptes tout filmer ? Je ferais comme tu voudras, en pleine lumière si ça te donne plus de plaisir…Tu n’arrives pas à te retenir de jouir plus de cinq minutes ? C’est pas grave mon ange, ça me fait du bien de te faire du bien. Tu n’aimes pas mes amis ? Oh tu sais, ce ne sont pas vraiment des amis, juste des « connaissances »…

 

J’en fais trop, je n’en fais pas assez, je n’en sais rien…

Mais toujours là, cette impression de vertige. Comme si je tourbillonnais très vite autour de toi jusqu’à disparaître. Tout donner, tout le temps, anticiper tes désirs, te trouver toutes les excuses : je sais faire ça. Mais être heureuse, non, je n’ai jamais su. Jamais apprit. Si tant est que le bonheur soit quelque chose que l’on puisse apprendre… Et finalement j’en viens toujours à me dire que je me contenterais d’être « juste » bien si je ne peux pas accéder au bonheur… Je me contenterais d’un orgasme par mois, par trimestre même. D’une balade dans le parc ou bien seulement d’un regard tendre quand tu rentres le soir. Je pourrais me contenter d’exister dans tes yeux si d’aventure, ma propre vie intérieure continuait sa glissade létale. Comme au début. Tu te rappelles ? Quand tu me voulais. Quand j’étais cette merveille de la nature humaine répondant à toutes tes attentes. Ton idéal féminin comme tu aimais à la répéter. Chaque mot que je prononçais, chaque banalité résonnait de génie à tes oreilles. Complètement shooté, j’étais ta drogue si douce. A l’époque tu n’insultais pas mon intelligence à coup de « Tu ne peux pas comprendre, laisse tomber. » ; et tu ne profanais pas mon corps en t’en servant comme crachoir libidineux. Le déversoir de tes tensions, la garantie basique de ta virilité souveraine…

 

Tu pars déjà ? Rendez-vous avec un fournisseur ? Tu rentreras tard ?

Tu ne sais pas… Bonne journée mon amour.



31/03/2008
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