Et après ?

Qu’est-ce que tu dirais si…

 

J’entrais dans un bar du port de Macao, un fume-cigarette au bec, le porte-jarretelles bandé sur ma peau caramel et la jupe fendue jusqu’au frisson ? Tu viendrais m’offrir un verre d’un pas désabusé, bien planté dans ton costume de lin froissé ? Tu laisserais ton accroche cœur flotter au dessus de tes yeux couleur caraïbes ? Ou tu te contenterais de laisser ton regard redessiner ma silhouette aux courbes impudiques ?

 

Qu’est-ce que tu ferais si…

 

Perdu dans la lecture d’un canard triste, tu me découvrais assise sur le même banc que toi à l’arrêt de bus ? Est-ce que mon parfum suffirait à te faire rougir ? Est-ce que tu baisserais les yeux sur mes pieds pour en apprécier la petitesse ? Tu te redresserais pour faire plus massif ? Tu rechercherais un reflet quelconque de toi pour vérifier ton allure ? Tu regretterais d’avoir fumer cinq minutes avant ? Tu prendrais une expression concentrée sur ton journal ou bien tu le rangerais avec des gestes virils ?

 

Qu’est-ce qui se passerait si…

 

Une robe rouge carmin moulée au corps, je t’invitais à danser le tango de la Muerte ? Est-ce que tu frissonnerais ? Est-ce que tu regarderais d’abord mes yeux ? Est-ce que tu penserais au goût de mes lèvres ou au rythme de mes hanches ? Aurais-tu envie de plonger entre ce qui nous sépare ? Glisserais-tu quelques mots pyromanes au long de ma gorge dorée ? Tes mains suivraient-elles la précision de la musique ou la chute de mes reins possédés ?

 

Qu’est-ce qui arriverait si…

 

Depuis le comptoir d’une salle de concert, tu me voyais entrer toute de cuir emballée ? Lèvres pourpres, mûres écrasées, regard charbonneux et tignasse noire bleutée ondulant sur les reins,  tu vois le tableau ? Tu aimerais que mes bottes pointent dans ta direction ou bien tu aurais les jetons ? Tu apprécierais que je lacère ton dos de mes griffes au vernis bleu nuit ? Que je t’enchaîne au lit ? Que je t’insulte ?

 

Qu’est-ce qui changerait si…

 

Nous nous mettions au lit après une longue prière à genoux sous le crucifix de la chambre ? Est-ce que tu chercherais la partie transparente de ma longue chemise de nuit immaculée ? Est-ce que tu guetterais la pointe de mes seins à travers le tissu ? Est-ce que les effluves de savon de Marseille t’exciteraient ?

 

 

Et si rien ne changeait entre nous ?

Est-ce que tu aurais peur ?

 



31/03/2008
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