La permission
La permission
Tu peux m’aimer tu sais…
Je ne suis qu’envie,
Je ne suis qu’attente,
Creuset de chair vide d’essence.
Valse sans tempo qui danse pourtant ;
Je tangue sur ce pont au-dessus du néant…
Oui je pourrais t’aimer…
Si seulement tu t’éloignais un peu.
Si tu ne reflétais pas mes failles,
Si tu ne les brandissais pas si haut…
Je n’ai plus rien à te donner,
Mais tant encore à te voler !
Tu peux m’aimer quand même,
Car je n’ai que ta voix en bouche,
Que ta peau sur le dos…
Je ne suis que cet éclat de ton miroir brisé,
Le plus petit,
Le moins aigu…
Je pourrais t’aimer peut-être…
Entre les parenthèses de la mort.
Après les mots venimeux,
Dans la sénilité de l’oubli,
Dans la sérénité d’un présent,
A travers la cataracte du temps.
Non, maintenant.
Tu peux m’aimer Maman.