Le choix de la raison

Le choix de la raison

 

 

 

Au bout des couloirs de ma mémoire,

Passées quelques pièces de souvenirs à l’abandon,

Il y a cette chambre.

Chambre blanche,

Chambre froide.

Quatre murs étroits où tu vis infiniment,

Avant cette vie que je t’ai refusée.

Sans berceau, sans défense face à l’oubli du monde.

Sans nom, sans visage, sans odeur…

Tu n’as rien eu

Mais je t’ai tout gardé.

Seule avec ta présence

A peine décelée,

Eradiquée…

J’avais laissé une porte ouverte en moi,

Un peu d’espace libre

Pour un bout de vie spontanée.

Dans un univers trop petit pour un enfant de plus…

Dans un quotidien de misères humaines.

Dans une prison de solitude et d’espoirs déchus…

 

Mais comment vivre avec ce choix ?

Comment ne pas plier sous son poids ?

Pourquoi la raison parle-t-elle plus fort que la vie parfois ?

Plus fort qu’un germe d’amour,

Plus fort qu’une graine d’espérance,

Ensemencée de hasard,

De chance

En retard…

 

J’ai porté ta vie d’éphémère papillon sans aile,

Et j’ai décidé.

J’ai laissé ces mains inconnues scarifier mon âme…

Je les ai laissé te prendre, toi,

Etincelle irraisonnée,

Ange endormit au ventre de l’avenir.

Ce choix comme un tombeau de verre,

Moins paisible que le tien.

En récompense amère à une lâcheté travestie en volonté.

Et cette rengaine affreuse, comme une prière désespérée :

« J’ai bien fait, ce n’était pas le moment, j’ai bien fait »…

T’imaginer, si…

Reste pour moi une souffrance incandescente.

Enfermée dans une douleur silencieuse,

Je paye le prix d’une liberté de choix,

Et cela ne sera jamais assez cher payé.

Mon enfant, mon secret, fantôme rose, mon amour…

 

Il n’est pas de mot pour dire à quel point je regrette…


31/03/2008
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