Les orties
Les orties
Un soir de spleen,
Un soir de plus,
J’ai rêvé mes parents.
Comme deux montagnes bleues aux front voilés de nuit.
Deux stégosaures de cire sur une scène de strass noir,
Au musée du rock’n roll…
Je leur ai écris des lignes, des pages
De rôles prédigérés par mes attentes acidulées.
Elle, me tricotait des pulls à franges.
Lui, me racontait l’histoire des hommes.
Leurs deux regards,
Tous leurs espoirs,
Sur mes épaules d’enfant nue.
Au bord de mes ailes duveteuses…
Et ces paroles que l’on murmure
M’auraient sculptés l’âme et le reste.
Mais au détour du réveil,
Je les ai retrouvés, réels.
Elle, versant l’amertume dans mes vers.
Lui, fantôme de lâcheté pathétique…
Et si c’était à refaire,
Renaître au ventre de la chance,
Je ne pourrais m’imaginer.
Et me rêver, un soir d’ennui
Autrement que fille d’indifférence.
Si la graine a germé sur ces gravats d’amour
Peut-être, sur un terreau plus riche, aurait-elle dépérit ?
Aux roses trémières finalement je préfère,
Les orties.