William s'endort
William s’endort
Quand les fantômes montent prendre un dernier vers,
Ça sent l’Absinthe empoisonneuse
Et les alcôves d’entre deux pages…
Les ombres du stylo se traînent sur le papier,
S’allongent et se mélangent en vagues échevelées.
William s’endort dans un fauteuil
Pendant que je réécris nos vies…
Shakespeare se retourne au coin de l’Histoire, inquiet ;
Mais personne ne le suit.
En chaque auteur, à chaque instant,
A chaque ligne,
Il meurt.
Ses appétits de sang et de folie funeste,
Ses tableaux médiévaux, ses tourments romantiques…
Tout ça sent la poussière déplacée
Aux nez pointus et haut perchés des nouveaux esthètes du mot.
Ceux qui renient l’élan premier
Pour un succédané de nouveauté.
Ceux qui braderaient leur mort
Au premier usurier de la célébrité posthume…
Mais il n’y a pas de SAV chez les écrivains ratés.