Lolita, la nuit...
Lolita réveille-toi, la nuit est à nos portes.
Elle s'impatiente derrière l'épaisseur du futur,
Elle fait crisser ses griffes sur le marbre impassible.
Il y a longtemps déjà que je l'ai traversée,
Mes pieds nus portent encore les traces de ce voyage ;
Juste un peu de poussière de rues inanimées,
Juste un peu d'illusions, de poudre d'arc en ciel…
Prends ma main Lolita, elle ressemble à la tienne.
La paume grande ouverte, tendue vers la lumière.
Les ténèbres scintillent au-dessus du chemin,
Marchons sur les étoiles vers l'astre des chimères…
Je connais les détours pour les avoir tracés,
Du bout du cœur sur le bitume en flammes.
J'ai la mélancolie piégée sous mes dentelles usées,
Quand la tienne vient perler aux lisières de tes cils.
J'ai grandi Lolita pendant que tu germais,
Petite fleur de soie bleue aux pétales de chagrin ;
La nuit n'est qu'un passage où repose le hasard.
Il y a la vie devant,
Elle ne fait pas si peur…