Une époque

Une époque

 

 

Elle courait après le bus cette fille-là

Elle ne sortait jamais sans son perfecto et ses docs

Elle teignait ses cheveux en rouge rubis

Elle se déchirait les tympans à coup de mano, de béru

Et elle les rejoignait dans les bars

Les fantômes d'extrême gauche

Ceux qui ont crashé leur souffle sur le zinc

Ceux qui ont fini par sniffer les zébras

Au bout de la ligne blanche

La ligne qui se dit « continue !»

Vorace…

Ceux-là, elle s'en souvient avec mélancolie

Et sourire en coin 

Mourir jeune c'est romantique

Entre deux semi-remorques, ça l'est moins déjà

Enroulé autour d'un feu rouge ou d'un platane

Ce n'est pas glamour

Et un coup de surin dans un troquet

C'est carrément moche

L'acné dans les mégots

Pour un mot de trop

 

Les autres, ceux qui ne sont pas tout  morts,

Elle oublie de s'en souvenir.

Lâcheté tenace

Qui grandit avec l'âge

Son regard s'effrite sur les roues du fauteuil

Sur les guiboles malingres

Vidées de leur jeunesse

Sa bouche est sèche

Sur la joue du cul-de-jatte

Lui, le play-boy, le beau gosse

Lui, l'amputé, le demi vieux

Faut l'oublier ma fille

Le temps des crêtes est passé

La pseudo révolte, envolée

Regarde-toi dans leurs yeux

Ceux de ces minots gothiques

Ça te rappelle rien ?

 

Si, mon âge.

 

 

 

 

 


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31/03/2008
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