On va à la plage ?
On va à la plage ?
Dune vivante et comateuse
Qui sombre, pensive sous le soleil…
Il y a le vent pour aérer
Mes fomentations confinées.
Toutes ces haines que je rumine,
Tous ces incendies que je couve,
Misanthropie récurrente
Qui pisse sur les lendemains qui chantent.
Les gens sont laids sur la plage,
Ils m’enlaidissent à l’intérieur…
Mes remparts de sable s’effritent
Sous tous ces regards d’esquives.
Les yeux tournent dans leurs cavités
Pour éviter de s’attarder sur une portion de cellulite
Ou sur deux tétons trop hauts perchés…
Et mes prunelles noires dérangent
Quand elles décortiquent les complexes.
Mais ce n’est que ma laideur que je retrouve
Sur cet étendard rouge et or
Mes milliers de névroses qui s’étalent
Sur tapis d’éponge bariolée…
Avec un peu de sel, l’été vient les assaisonner…
Et en dessert je reprendrais un peu de salmonellose en cornet
Pour deux euros, pourquoi se priver ?
La mort fourrée au monoï
Qui se tartine d’huiles urbaines
Sourit…
Mourir en septembre d’un stigmate de vacances
Pourquoi pas ?