Revenir d'Asie
Il revenait des pluies d’une Asie interdite.
Les poches pleines des ronces de l’Histoire,
Et le cœur défloré par un silence épais.
Plus rien ne pousse sur ce coteau,
Plus rien ne foule ces roseaux,
Pas un enfant en ces berceaux.
Les brûlures cicatrisent au front des mausolées,
Comme les souvenirs tremblent encore en ces gorges.
Quand les anciens récitent le ciel incandescent.
Plus rien ne te ressemble au pays du sourire,
Et personne n’attend que tu veuilles revenir.
Tes racines s’entremêlent aux restes des martyrs.
Il revenait d’un idéal
La mémoire désertée
Et le cœur affranchi.