A bout touchant
A bout touchant
Une auréole noire autour d’un puits sans fond,
L’œilleton étroit par où la mort guette le retour de la folie.
Plus rien ne me passe par la tête,
Que ce sang froid qui a guidé ma main…
Il s’épaissit au fil des rides,
S’appesantit au long de vagues brunes,
Et coagule au bout des cils,
Au bord des lèvres…
Aux commissures d’un sourire périmé.
Et ma peau qui s’éteint se souvient d’une bouche,
D’un baiser métallique juste entre les deux yeux ;
Comme un ultime contact
Entre moi et le temps.
Et puis, du bout d’un doigt, l’orage.
Cri d’un tonnerre servile,
Impact mécanique.
L’heure entamée s’est tue
Et le jour, l’année, le siècle…
En une seconde.