Abysses intimes
Abysses intimes
Encore un pavé dans la mare
Un coup de surin dans la mémoire.
Un mot de plus au bout de mes rides
Un geste flou qui grave l’instant.
Et je m’en retourne à mes abysses…
Je me feuillette comme une bible,
Je récite les versets de mon aura à facettes.
J’ai dû apprendre un jour à accepter…
J’ai dû savoir parler d’amour…
Connaître le goût du bonheur,
La faim de l’autre.
Toutes ces sorties de secours
Tous ces non-sens giratoires,
Toutes ces impasses en plein visage,
Je les ai empruntées
Sans intérêt…
J’voudrais avoir des alibis
A mes absences de compassion.
J’voudrais te dire qu’avec l’espoir…
Mais là, j’en manque.
Alors pardonne-moi de ne pas m’excuser
De ne plus t’aimer.
Tes rictus, tes douleurs, tes larmes rouges
Sur mon fond pâle couleur de vide.
Tout ça dégouline bruyamment,
Tout ça me lasse, hélas…
Le déjà-vu de la souffrance…
Et tu brandis la mort, l’ultime sémaphore ;
Triste naufrageur amateur…
Vu du dessus, tu te répands en coulées luisantes
De désespoir en soldes…
J’ai claquemuré mon empathie à l’âge de pierre,
C’est peine perdue pour toi que de parier sur nous.
De dos je serais un plus beau souvenir
Que la moitié vide de toi que j’étais devenue.
De loin tu verras mieux mon manque de présence.
Je te laisse à tes blessures égoïstes, à mes coups d’éclats noirs…
A cette rancœur que je t’ai apprise.
Je m’en retourne à cette plénitude silencieuse où tu n’as pas de place.
Ces profondeurs de solitude,
Ces presqu’îles de sérénité …
Ces non-attentes,
Ces non-compromis.
C’est moi.