Qui sait ?
A me laisser enfermer,
Ensevelir sous les sourires,
Recouvrir de caresses iniques…
J’ai oublié ce jeu qui colorait ma peau,
Poison solidifié aux parois de mes veines.
Et puis un mot ou un silence
Aussi tranchant que la terreur,
Réanime violemment l’essence de mes pulsions.
Je lève un regard mort au soleil des vivants,
Réalisant soudain que la nuit est finie.
Je réveille mes démons, mes hantises faméliques ;
Je serre les poings et les vices sur ma poitrine creuse
Laisse une paix injurieuse aux portes du passé.
Et je ramasse les milles plumes de plomb abandonnées au sol
Le temps d’un bonheur pâle sous un ciel de néons.
Du fond de cette fosse, ersatz de refuge,
Je respire les racines entre mes quatre planches
Je ronge la greffe de mes ailes synthétiques
Et, pensive, je vomis le plaqué or de mon auréole.
Faites de moi un ange dans vos esprits claniques,
Je ne suis que la tranche d’une bible païenne.
Louez mes dons d’amour et mes gestes brisés,
Je n’en reste pas moins l’ombre de vos travers.
Bien à l’abri derrière le vernis et le strass
Ce que je suis survit, s’entête et vous convoite…
Au dernier tour de piste,
Ne restera de moi que vos grands yeux émus
Au souvenir des mots que vous m’aviez soufflés,
Sans le savoir.