Dormir encore un peu

Dormir encore un peu

 

 

La solitude est dans ma tête,

Comme le ver dans le poète.

Le ver solitaire,

Bien sur…

Et l'amertume en fond de gorge,

Comme une angine existentielle,

Une demi graine

De folie.

Comme ce crabe qui m'ébouillante,

Sans hurler, sans rougir,

Je coule.

Je pique du nez…

Ne me réveillez pas !

Pas avant l'avenir,

Pas avant les projets ;

L'insémination de rêves,

Toujours nouveaux, toujours classieux…

A la pointe de la honte,

Au sortir de la banque

Et au bord de ton lit précipice

Ce calice des délices factices,

Je manque de sommeil…

Laisse-moi, laissez-moi

Dormir encore un peu,

Anesthésier ma culpabilité

Dans du polyester chloré

Sous un tombereau d'imprimés japonisants.

Bercée par des cohortes de crooners blancs

Ceux que j'aurais choisis, jugés en tapant un.

Laissez-moi faire…

Switch off

Laissez-moi

Dormir encore un peu.



31/03/2008
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