Dormir encore un peu
Dormir encore un peu
La solitude est dans ma tête,
Comme le ver dans le poète.
Le ver solitaire,
Bien sur…
Et l'amertume en fond de gorge,
Comme une angine existentielle,
Une demi graine
De folie.
Comme ce crabe qui m'ébouillante,
Sans hurler, sans rougir,
Je coule.
Je pique du nez…
Ne me réveillez pas !
Pas avant l'avenir,
Pas avant les projets ;
L'insémination de rêves,
Toujours nouveaux, toujours classieux…
A la pointe de la honte,
Au sortir de la banque
Et au bord de ton lit précipice
Ce calice des délices factices,
Je manque de sommeil…
Laisse-moi, laissez-moi
Dormir encore un peu,
Anesthésier ma culpabilité
Dans du polyester chloré
Sous un tombereau d'imprimés japonisants.
Bercée par des cohortes de crooners blancs
Ceux que j'aurais choisis, jugés en tapant un.
Laissez-moi faire…
Switch off
Laissez-moi
Dormir encore un peu.