Autopsychose
Autopsychose
Avant de penser à réfléchir,
Il faut apprendre à oublier ce qui s’agite sous les nervures.
Il faut passer par là, encrer chaque pore d’un nom,
Attribuer un rôle à chacun des acteurs du drame.
Ainsi le cœur, moteur central, turbine rouge ;
Ainsi les reins filtres à excès,
Rendez-vous des bestialités fugaces…
Et le cerveau, n’en parlons pas,
Il tourne en rond là-haut comme un poisson aveugle ;
Sous sa chemise grise, une camisole est passée en fraude…
Se resserre un peu de temps en temps…
Bienvenus sur l’étal secret du magicien d’Oz !
Sous le derme, la vie étreint le squelette.
Le ballet des organes est immobile
Chaque pulsation contrôlée.
La hiérarchie est respectée,
Et l’imprégnation assumée.
En théorie…
C’est une question de survie
Que de laisser le pouvoir aux réflexes,
Que de laisser l’inconscient mécanique en cavale dans nos veines.
L’esprit est une légende pour nos entrailles,
Seul l’instant existe pour ce magma charnel.
Tant de pièces imbriquées pour que l’être pense…
Tant de segments d’ignorance,
Chaque détail a son importance !
Et chacun aura son nom latin ;
Sa place précise sur l’étal vertical.
Il faudra tout nommer, tout étiqueter ;
Pour rassurer les curieux qui ont le blues blanc,
Et leur public au teint vert…
Il faudra trancher dans le mort,
Cette usine raide qui ne pense plus.
Qui permet tout.
Un dernier coup d’exhibition
Une dernière lame dans le sternum
Avant le grand déballage ;
Pour espérer comprendre,
Tenter d’expliquer,
Cette mécanique de précision.
Qui, au final… Pue.