Muse Salamandre
Je monte à cru le dragon des forges.
Nue.
Le maître des illuminations et des supplices,
Me souffle la mort à l'oreille
Me berce entre ses griffes de pierre ;
Il aime à regarder mes plumes atrabilaires,
Décoder ses mystères
Et mes perplexités,
En balade sous mon crâne, il s'arrête parfois…
Au pied d'une fourche,
Croisée de chemins perdus, des douleurs gadgets.
Il ramasse l'argentique aux regards censurés,
Et sourit au destin que je voulais imaginer…
Juste avant d'avaler ce cliché d'outre mémoire,
Il rit.
Ses éclats caverneux courent sous ma peau,
Jusqu'à la pulpe de mes doigts, jusqu'à la pointe de mes sens.
Je le raconte, il me décrit…
Je le retrouve entre les signes,
Il me renie parmi les êtres…
Au bout d'une heure en extension,
Il fait la somme de mes fêlures
Et le poids du pantin pèse lourd dans la balance.
D'un coup d'absence, il coupe les cordes distendues
Et disparaît.
La marionnette s'écrase dans un cliquetis cru
Sur une réalité abrupte,
Une page blanche.