Nourrir la bête
Nourrir la bête
Sur l’autel de la désinvolture, j’ai sacrifiée un peu de candeur ;
Un peu de ce que j’avais mit au coffre de l’enfance.
J’attendais l’illumination en tranchant les veines de l’illusion,
Mais rien n’est venu.
Je suis restée plantée au ventre de cette nuit inhumaine,
Ce marasme aux borborygmes infâmes et primitifs.
Cette créature hystérique et tentaculaire qui nous réclame,
Famélique,
Silencieuse,
Insatiable et pandémique !
Elle a des hurlements voraces et des attentes contre-nature,
Garce nymphomane au romantisme pornographique,
Elle exige !
Et elle obtient.
Sans combats, sans suppliques.
Sans fureur, sans haine.
A chaque bifurcation du destin, elle sait…
Et l’on glisse, larvaires…
On tombe, ruiniformes,
Entre ses bras gris au confort létal ;
Avalés comme le vent par cette gueule béante,
Cathédrale du vide aux envies légitimes ;
Elle nous avale, nous et nos riens,
Pour mieux nous envahir,
Nous asservir.
Et nous jeter du haut d’un pont,
Du bout d’une balle,
Après usage.