Quitter la chambre
Quitter la chambre aux premières heures du jour.
Quand nos essences flottent au-dessus du silence.
Encore chaudes, encore électrisées de nuit…
Regarder un instant les vagues de son souffle
Qui anime son corps aux reflets sahariens.
Et me pencher juste au-dessus,
Y retrouver l’ambre perdu de mon parfum.
Mon bel amour au lit dormant,
Je ne suis pas une princesse.
Voleuse de feu de paille convoitant la chaleur.
Sans la brûlure.
Avide de vibrations
Et de souffles coupés,
D’étreintes étroites
Et de bouches vagabondes.
Vers tes reins aimantés
Laisser fondre les miens ;
Abandonner mes hanches
Entre tes mains de bois,
Écartelée parfois,
Rêve de crucifixion…
Et toujours ces remous,
Ces jeux d’ondes complices.
Ces à-coups, ces supplices à réclamer des yeux.
Et toi qui me nourris,
Qui m’abreuve à ta source,
Qui justifie le temps au pal de mes désirs.
Toi massif sur mon corps quand je me veux liquide,
Comme un vaisseau fantôme en partance pour le ciel.
Tu prends possession de mes abysses,
Arque boutée vers l’invisible,
Je ne peux que supplier,
Psalmodier ton prénom.
Et il vient me remplir
De mes propres envies.
Les lueurs de tes yeux s’en retournent à leur source.
Quand elles s’éteignent enfin, j’échappe à la brûlure…
En quittant la chambre.