Rattus norvegicus
Rattus norvegicus
J’ai vomi l’absolution absconse de mes désordres
Aux bordures des trottoirs d’un ciel factice…
Et tu t’en es nourri.
Avalées mes excuses et mes justifications recyclables.
Dévorés mes alibis de papier kraft non oblitérés…
Mastiqués mes faux pas, assaisonnées mes hontes.
Gobées mes idées noires, digérées mes erreurs…
Et ta faim est si grande que je me sens happée.
Tu t’alimentes de mes travers, de mes remords
En espérant m’en libérer ;
Mais c’est mon âme que tu amputes, que tu débites…
C’est tout mon être que tu grignotes,
Comme un rat prit au piège,
Comme un rat survivant rongerait sa prison ;
Comme un rat égaré entre deux libertés,
Dans le laboratoire de l’amour…