Pauvre Miller...

Pauvre Miller

 

 

 

Du plus avec le moins, voilà ce qu’elle attend. Ce qu’elle veut absolument. Elle veut qu’il la désire, qu’il la regarde tout le temps. Qu’il l’admire comme un adolescent mais qu’il la baise comme un tyran. Les préliminaires d’accord, pour un petit orgasme d’abord ; Pour une vraie mise en bouche ensuite. Elle voudrait s’entourer à son approche, d’un voile de phéromones irrésistibles et hypnotiques.  Elle voudrait voir ses narines palpiter et son souffle s’approfondir avant même qu’il ne la touche. Mais il n’en va pas ainsi chez les humains, elle rame. Il faut des balconnets et des dentelles, des Dim up et des talons aiguilles ! Pourtant le moment où elle se sent femme, c’est nue. Créature vipérine dont la peau sans écailles ondule sur le lit de l’attente. Son regard de louve énamourée en étendard, la bouche offerte, la langue avide… Sa poitrine lui fait mal, elle darde son envie. Et lui… Lui il l’a bien vue. L’air de rien il reste dans sa posture de pseudo détente. Il retient le petit sourire satisfait au coin de sa bouche. Il sait très bien ce qu’elle veut, il sait aussi que plus il attendra, plus elle se soumettra à ses désirs. Alors, il attend. Il fait mine d’être fatigué, occupé ou distrait. Et elle guette. Elle se love, le frôle, le touche, respire profondément, geint presque à coté de lui. Ses yeux à lui, se plissent involontairement, difficile de retenir une érection quand un plan du champ de tir se dessine dans sa tête. Elle pose son visage sur son épaule et vient souffler quelques bêtises à l’oreille de cet homme qu’elle attend. Il joue les étonnés, et l’air de rien la questionne sur ses possibles limites. C’est à ce moment précis qu’elle sent qu’il va flancher. Trois mots suffisent pour faire tomber le masque de l’Apollon de marbre : »Jusqu’au bout. ». Et il laisse ses bras se lancer à la conquête de l’Aphrodite en fusion qui vient de le harponner. Des mains de bois qui cherche les sentiers et les fourrés. Des mains qui râpent, qui glissent et qui claquent sur le feu d’une croupe parfois. Elle, elle est incandescente avant d’être indécente ; Elle respire cette peau aux mâles effluves, en lèche le sel discret qui n’est qu’au commencement de la montée. Elle ronronne son contentement, se cambre aux points fatidiques qu’il envahit du bout des doigts. Et Lui, dans le vertige qui l’entraîne, voudrait la voir cambrée toujours, tordue de bonheur sous ses caresses. Son pic est bien dressé comme un serpent sans yeux ; Mais la belle  dans ce mépris qu’elle feint, s’évertue à le mépriser pour mieux le maîtriser. Elle murmure : »Dis-moi ce que tu veux que je te fasse… ». A qui parle-t-elle vraiment ? Elle sait ce qu’ils attendent, Lui et son mamba aveugle. Mais les mots, ses mots à lui, sont autant de caresses. Des aveux débridés, des images sulfureuses. Du carburant pour la machine sexuelle qui dort sous ses cheveux. Alors elle demande et questionne  dans un soupir et Lui, il souffle et grogne ses attentes. Alors elle exécute, soumise à l’ivresse de sa propre soumission. Elle renverse la montagne et sa bouche courre à la rivière. Un baiser pour goûter à la liqueur du stupre, et un regard lubrique vers Lui qui frise l’apnée. Et elle prend possession de ce membre à la posture héroïque, en soufflant un air chaud montant des profondeurs de son excitation. Sa langue se fait liane, puis vague au ressac irrémédiable. Elle sent l’abandon du corps de son amant qui s’affale et soupire presque instantanément. Par moment, ses mains se souviennent qu’un corps les attend après cette bouche qui le torture délicieusement. Il relève la tête, l’admire dans son œuvre ; ces images lui mettent le feu au cerveau et une logorrhée de mots de plus en plus crus s’échappe de ses lèvres frémissantes. Inconsciemment, sa maîtresse se cambre, sa croupe happe l’air et ruisselle ; Les mains, les mots ne suffisent plus. Elle veut le reste, le tout, le plus ! Elle veut la force qui domine, les corps qui claquent, et les chemins moins praticables. Lui est surprit mais pas déçu quand sa belle l’abandonne de sa bouche pour le chevaucher. D’abord lentement, comme de vieux amis qui se retrouvent, jusqu’à la frénésie animale qui les a amenés dans ce lit. Au rythme de ses hanches, elle fait parfois grimacer son amant, la jouissance est parfois douleur quand on peine à la maîtriser. Et cette idée lui plaît à Elle, même si elle redoute l’instant. Alors il enserre ses hanches, leur imprime son rythme, calme la sauvageonne, lui susurre des douceurs… Dans un furtif élan, il caresse son visage, mais elle mord cette main et vient prendre sa bouche. L’instant  d’après, la belle est soumise à son maître, à quatre pattes consentante et gémissante. Il attrape ses cheveux, s’y accroche, les maltraite ; C’est presque un rodéo mais la bête adore ça. Elle voudrait plus encore mais déjà elle vacille. Son amant accélère, la pilonne sans pitié. Elle gémit : »pas encore ! » Mais c’est déjà finit. Il s’abandonne par spasmes qu’elle reconnaît trop bien. Il râle profondément et d’un coup, pour elle c’est ridicule. Et enfin il s’écroule à côté d’elle, une expression d’extase au visage. Elle se redresse et l’observe, comme agenouillée en prière. Il tend la main vers elle et souffle : »Ce que tu es belle, tu es ma petite Marilyn… Je t’aime si fort. ». Et il la regarde, les yeux pleins de Champagne, satisfait de son compliment. Elle lui rétorque alors : »Tu sais ce que faisait Marilyn Monroe quand elle avait passé  une nuit avec un super amant ? ». Lui, interdit : »Non ? Qu’est-ce qu’elle faisait ? ». Elle, posément : »Elle ne se lavait pas, pour garder son odeur sur sa peau et le souvenir de cette nuit… ». Il ne comprend pas où Elle veut en venir… Il la voit se lever brusquement et bredouille : »

-         Tu fais quoi ?

-         J’VAIS ME LAVER ! ».



31/03/2008
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