Retrouvée
Laissons là un instant nos cuirasses, nos postures.
Ne gardons que la bête qui dort sous le métal.
Regarde le venin qui colore mes pupilles,
Et s’évapore le soir tout au bord de mes lèvres…
C’est l’orage qui s’en vient sous ma poitrine en cendres ;
Et le grognement sourd de mon âme impatiente
Annonce à nos tendresses le temps des assassins.
Je n’ai pas si froid sans toi.
Je n’ai peur que de moi.
Je vais cracher le vent des solitudes amères
Sur tes désirs ultimes, tes idéaux de bois.
Et je les porterais au bûcher de ma haine
Avant de les passer aux souvenirs hachoirs.
Sans jamais te toucher qu’à la pointe d’un mot,
Sans plus jamais sentir ma volonté s’éteindre
Au prix de ton sourire et de ta liberté.
Un jour tu m’as perdue,
Et je me suis trouvée.